Un jour, un mot : PATHETIQUE

Le proverbe dit « A chaque jour suffit sa peine »… Eh bien, pour ma part, je dis : « Un jour, un mot » !! Et puisque je cite cet adage, je suis bien obligé de m’y tenir. Et je vous prie de me croire que je m’y tiens car, je ne sais pour quel motif, chaque jour voit son mot ou expression de prédilection. Je ne sais quelle étrange raison (obscure ou pas) me pousse a user, voire abuser, de ce mot toute la journée durant. Et aujourd’hui, je me suis surpris à employer de façon récurrente le mot PATHETIQUE.
J’en veux pour exemple une situation toute banale survenue ce matin alors que nous étions en pause cigarette (oui, je vous rappelle que mon bureau ainsi que l’immeuble sont non fumeurs !!! grrrrr) : Francesca (encore elle ^^), Julie et moi allons donc fumer tranquillement notre cigarette à l’extérieur (puisque je rappelle que l’immeuble est non fumeur !!!) et vîmes arriver deux jeunes (ou presque jeunes) filles venues là pour le même motif. Un tantinet pipelettes, tous trois les dévisageons aussi discrètement que possible (lol). Et là, c’est le drame… pour elles évidemment. Je vous explique le tableau : l’une des deux arborait un «joli» pantalon à la couleur tendance bronze mais indéfinissable, à la coupe un peu serrée qui rendait visible le contour de son sous-vêtement (qui devrait intrinsèquement être invisible lol). L’autre en revanche n’exhibait pas son sous-vêtement mais portait un pantalon noir qui moulait tant son anatomie située entre le ventre et le genou que l’on eût pu croire qu’elle portait un collant ! Problème : le port de ce type de pantalon exige une anatomie irréprochable. Et là, c’était loin d’être le cas ! Je vous épargnerai, par pur souci de vous épargner, la description des proéminences successives qui faisaient plus penser au bibendum de Michelin qu’à des hanches… C’est à ce moment très précis que me vint à l’esprit, pour la troisième fois de la matinée, le mot du jour : pathétique !!! Oui, je vous le dis en vérité, la vue de cette chair enrobée de tissu à lévidence trop petit et si proche du corps était pathétique… C’est à se demander parfois si les gens se regardent de temps à autre dans un miroir… à moins que ce dernier, lassé de tant d’horreurs, ne se soit enfui une bonne fois pour toutes !
J’en vois déjà certains sourire et penser : l’emploi de ce mot est-il justifié ? Oui, oui et re-oui… Si je me réfère au dictionnaire, je trouve la définition suivante : «Qui émeut vivement et profondément, notamment par le spectacle ou l'évocation de la souffrance. Synonyme : bouleversant, déchirant, dramatique, émouvant, poignant, saisissant, touchant.». Je pense donc qu’il y a une adéquation totale entre l’emploi de ce terme et la situation évoquée dans le paragraphe précédent. Je peux vous certifier que la vue de ce bassin complètement pris au piège dans ce bout de tissu à l’évidence trop étroit pour la condition a quelque chose qui émeut vivement et profondément. Croyez-moi sur parole, le constat en était pathétique !!!

D’ailleurs, lorsqu’on se réfère (oui j’adore les références, et alors ?) à l’étymologie du mot, on en arrive au mot «pathos», tiré du grec et qui signifie «ce qu'on éprouve; tout ce qui affecte le corps ou l'âme, en bien et en mal»… exactement le cas de figure évoqué plus haut… J’en étais tout retourné !

Pathétique donc… CQFD